Chant et communication :
L'utilité des ondes sonores pour les baleines...
Les baleines ont, pendant une longue période, été considérées comme muettes. Ce n’est qu’en 1952 lors d’un enregistrement par un sous-marin de la marine américaine que l’on découvrit le chant des baleines. Beaucoup de scientifiques (comme Schevill) commencèrent à les étudier de plus près. Ils remarquèrent que les chants étaient construits de séquences répétées qui duraient 10 minutes chacune. En effet, les baleines émettent les mêmes séquences en fonction du lieu d’où elles viennent. Par exemple les baleines de la mer des Caraïbes ont leurs propres chants et les baleines du Pacifique la leur.
Pour communiquer dans ce vaste et énorme espace maritime, elles émettent des sons et des fréquences qui varient en fonction de la distance qui les sépare. Deux baleines situées assez proches l’une de l’autre vont émettre des sons plutôt graves tandis que deux baleines très éloignées vont émettre des sons très aigus. Le mâle chante jusqu’à ce qu’un groupe de baleines l’entendent et acceptent qu’il les rejoigne.
Mais ces bruitages émis ne sont pas que des chansons. Les baleines peuvent aussi communiquer entre elles. Elles utilisent une forme de langage en fonction de l'espèce et du lieu où elles se trouvent. Elles peuvent prévenir d’autres individus situés à des centaines de kilomètres d’elles dans l'eau. En général elles indiquent la présence de nourriture (petits poissons, crustacés...) ou de prédateurs (bateaux, chasseurs...). La communication sert aussi majoritairement à la reproduction. La nature a besoin de vies. Dans l’espace maritime, c’est majoritairement le mâle qui va communiquer aux femelles pour pouvoir se reproduire. C’est lui qui va attirer la femelle. Lorsqu’il y a plusieurs mâles intéressés par une femelle, elle va alors se mettre en danger, et c’est celui qui arrivera le mieux à la défendre qui la “gagnera”.
Le saviez vous ?
Il a été récemment prouvé que les baleines à onthocètes, de différentes espèces, pouvaient communiquer entre elles grâce à certaines fréquences.
Il y a en fait un langage général qui permet aux baleines de différents groupes de communiquer, et un autre langage qui ne concerne seulement que les membres de la famille. Ce sont deux langages très différents. Le langage familial est différent pour chaque famille. Chaque relation mère et fils utilisent leurs propres fréquences pour communiquer entre eux. Dès la naissance, le petit et la mère commencent à utiliser cette langue spécifique. Ils la garderont en mémoire toute leurs vie, un moyen pour pouvoir se reconnaître dans l’avenir.
Une étude récente consistait à mettre une baleine nouveau-née dans un environ où se trouvait plusieurs centaines de baleines de la même espèce. La mère se trouvant dans ce groupe de baleines, devait être identifiée par la baleine nouveau-née. Il ne fallut que peu de temps pour que le petit la retrouva grâce aux fréquences spécifiques qu’ils avaient échangées depuis sa naissance. Cela renforce l’idée qu’une vie en communauté aide les baleines à vivre plus facilement.
déplacements et chasse
Au fonds des mers et des océans, l’obscurité domine. Pour se localiser et définir son trajet, la baleine utilise des sons omnidirectionnels à de très basses fréquences (inaudibles pour l’oreille humaine) qui peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres. Elle les émet grâce à son organe auditif, le melon. Ces sons rebondissent sur les objets ou les êtres vivants sur son passage et reviennent vers l’émetteur, dans la fenêtre acoustique. Son cerveau transforme ensuite l’échographie en image. Elle peut donc savoir ce qui se trouve tout autour d’elle. Par exemple lors d’une chasse, elle émet des sons tout autour d’elle et attend de les recevoir. Si un groupe de poissons se trouvent à quelques kilomètres de celle-ci, elle recevra alors un retour de leur présence. Lorsque les sons, ayant rebondit sur les poissons, reviennent à son émetteur, la baleine peut déduire à quelle distance et quel type de poissons elle s’y trouve. Ce système fonctionne comme un radar ou une échographie. Cela permet de détecter des objets très précis dans l’eau. Leurs sonars peuvent tout détecter (*). Le temps de retour de l’échos permet de définir à quelle la distance l’objet ou l’espèce vivante se trouve. Ensuite, les baleines communiquent pour la chasse. L’union fait la force. Une baleine qui chasse seule devra fournir plus de vitesse et de force, et donc de l’énergie. Des baleines qui, en revanche, chassent en groupe vont pouvoir regrouper un maximum de nourriture (en masse) en quantité satisfaisante et en économisant de l’énergie.
(*) Par exemple une étude avait été faite sur une baleine qui avait reconnu une tige de tissus de 4mm à 400m d’elle.
Autre exemple, lors d’une étude avec un autre animal assez proche, le dauphin, on a mit une femme enceinte avec une femme non enceinte dans un bassin de dauphins. Le dauphin est tout de suite venu vers la femme portant l’enfant et a commencé à nager autour d’elle et à la défendre. Il est même allé jusqu’à pousser l’autre individu et le sortir du bassin pour protéger l’enfant pas encore né. Il est capable d’utiliser comme une échographie pour détecter la présence de l’enfant. (Source)
Les baleines : intelligentes ?
La mère montre à son petit, peu après sa naissance, la zone d’alimentation au Nord de l’atlantique. Elle va lui montrer une seule fois comment y aller et comment chasser. Ensuite la mère va revenir aux caraïbes avec son petit et l’abandonner. L’année d’après le petit va retrouver exactement le même chemin, la distance, le temps et la vitesse qu’ils avaient mis à parcourir. Cela montre bien la qualité de la mémoire photographique de la topographie du fond et l’utilisation des ondes en permanence. On peut même dire qu’ils ont une forme d’intelligence.